Cette rue est représentative de la fantaisie et de l’audace des bâtisseurs de la Belle Époque.
Au n°2-2 bis, le Castel Flamand (1898), annexe de l’hôtel des Ambassadeurs, construit par Ernest Mizard, était entièrement dédiée à la location. Cette villa utilise tous les codes de l’architecture flamande : briques rouges avec ornements en pierre calcaire, pignons sur rue… La toiture d’origine a été détruite lors d’un incendie en 1933.
Au n°5, l’hôtel Lutetia (1912) est l’œuvre d’Adrien Dacq qui, s’il s’est inscrit dans une tradition relativement classique avec des pilastres, balustres ou hautes toitures en ardoise, n’a pourtant pas hésité à faire quelques allusions à l’Art nouveau avec les motifs floraux répartis autour des baies ou sur les garde-corps.
Au n°7, la villa Vénitienne (1897) fut commandée à l’architecte Henri Décoret par Jean-Baptiste Lambert, marchand d’art, activité qui justifie le choix de ce style. À Venise, les constructions étaient conçues pour abriter une habitation mais aussi un entrepôt, voire un commerce, ce qui explique la hauteur de plafond remarquable du rez-de-chaussée qui permettait à son propriétaire d’exposer un plus grand nombre de tableaux. La brique, la pierre blanche, les fines colonnettes, le motif de quatre-feuilles et le lion de saint Marc sont typiques des constructions gothiques vénitiennes qui l’ont inspirée.