Paul Devaux - Du bois dont sont fait les hommesPaul Devaux - Du bois dont sont fait les hommes
©Paul Devaux - Du bois dont sont fait les hommes|Xavier Thomas
Histoire d'un homme racontée par son petit-fils

Paul Devaux

Paul Devaux est un immense artiste insuffisamment célébré. Il aborde d’abord le dessin puis le travail du bois. Il crée son agence de publicité et réalise plusieurs oeuvres pour promouvoir la ville…

De Paul à Alain

C’est un monsieur discret et toujours bien mis. Chevelure blanche immaculée, barbe impeccable, œil pétillant, nœud papillon de circonstance. C’est un homme affairé, le front parfois ombrageux, habité par une tâche impérieuse. Cet homme, c’est Alain Devaux, petit-fils de Paul Devaux, immense artiste insuffisamment célébré. La mission qu’il s’est assigné depuis qu’il a pris sa retraite de tapissier décorateur à la Comédie Française : rassembler et inventorier les œuvres et bois de son grand-père.

La beauté d'une oeuvre

Rien ne résume mieux l’esprit de ce pays que ses gravures des maisons, châteaux et églises de la campagne bourbonnaise.
Rien ne retranscrit mieux l’élégance (particulièrement féminine), ni le faste des saisons de Vichy que ses silhouettes immortalisées dans les parcs ou devant l’opéra.
Rien ne symbolise mieux le miracle permanent des eaux thermales que sa représentation des sources jaillissantes.

Paul Devaux

Du bois dont on fait les hommes

Né le 28 mai 1894, dans une ville qui ne prendra le nom de Bellerive que 9 ans plus tard. Orphelin de mère à 6 ans, il fut élevé par son père qui occupait les fonctions de garde des courses à l’hippodrome de Vichy. Très jeune il montra des prédispositions pour le dessin et entra en tant que dessinateur typographe à l’imprimerie Mont-Louis à Clermont-Ferrand. C’est alors qu’éclate la Première Guerre mondiale. Mobilisé en 14, Paul Devaux est blessé à Verdun et hospitalisé à Dijon où il tue le temps à coups de canif dans les bois.

En 1922, il aura du pain sur la planche en fondant l’agence de publicité Primo qui collaborera avec le tissu économique local (Au Bon Marché, la Galerie Sornin, Treyve frères, Moinet…) et particulièrement avec le Syndicat d’initiative de Vichy qui fera régulièrement appel à lui pour promouvoir la ville. L’année suivante, on le retrouve au journal le Petit Bourbonnais qu’il contribue à lancer par son talent d’illustrateur. Ce talent, il le mettra, tout au long de sa carrière artistique, au service de nombreux écrivains : Charles Maurras, Valery Larbaud, Maurice Constantin-Weyer, André Chamson et André Gervais avec qui il nouera une amitié profonde.

Son oeuvre

Graveur, dessinateur, illustrateur, affichiste, éditeur, publiciste, xylographe, lithographe, aquarelliste, imprimeur, secrétaire de direction, jardinier, parfumeur, Paul Devaux est un personnage à la fois simple et complexe*, à l’image de son art. Complexe, car graver le bois, c’est sculpter le blanc, évider, contourner les réserves pour ne laisser affleurer que le motif. Graver le bois, c’est sculpter indépendamment chaque couleur, puisqu’une gravure nécessite de superposer autant de bois qu’elle comporte de couleurs. Mais au bout du compte, c’est dans la simplicité qu’éclate le talent de Paul Devaux. Il parvient à restituer toute la richesse des paysages qu’il représente avec une formidable économie de moyens.

Les arbres

Enfin, omniprésents dans son œuvre, les arbres : peupliers de l’Allier, chênes de Tronçais, platanes ou marronniers des parcs sont plus qu’une signature du style de Paul Devaux, ils sont l’âme de ses représentations, la mémoire de ses gravures. Comme dit le proverbe : la forêt n’oublie pas que le manche de la hache est en bois.

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